Jacques DUJARDIN

Passions-Driften, aller/retour
2008
Installation - terre cuite


Quand "passions" et "driften" en viennent aux mains…

Main d'amoureux, main de masturbateur, main de pervers, main serrée sur une arme… Comme tous les passionnés, Jacques Dujardin parle avec les mains.



Or, d'après Jacques, le français "passion" a un sens plus positif que le néerlandais "driften". Au départ, on est plus dans l'amour, l'enthousiasme, le sentiment heureux… Le négatif de "passion" vient après, par exemple, quand on parle du christ, avec la souffrance… Inversement, le sens premier de "driften" est plus méchant, plus coléreux, plus violent - quitte venir à la douceur ensuite.



20 mains sculptées selon une technique ancienne – et pourquoi pas puisque nous rendons hommage à un artiste d'autrefois? Barbotine moulée et remodelée après démoulage pour créer des variations de structures, textures, scarifications, trous... Des motifs et des matières organiques comme Jacques aime nous les offrir.

Photo: Jacques Dujardin

Texte: Philippe Leclercq

Laurent D'URSEL

"Et Dieu vit que cela était bon"
2008
Impression diasec sur aluminium
Dimension: 37 x 22,5 cm
Tirage: 3 exemplaires

Le scandale est là où le premier venu affirme le voir

Sitôt contacté, l'artiste saint-gillois Laurent d'Ursel a offert sa participation. Son exprit malicieux s'est attaqué à la Déesse du Bocq. Amateur de belle sculpture, Laurent regrette sans doute de voir, ou plutôt de ne pas voir, les courbes sensuelles de la déesse, cachées qu'elles sont par d'horribles buissons censeurs.

Pourquoi diable avoir été planter là ces buissons? Ne savait-on pas qu'ils allaient pousser? Ces végétaux trop fougueux semblent vouloir s'approprier les jambes de la déesse pour ne plus les rendre au regard des Saint-Gillois…

Pourtant, on va voir que si la nudité choque, l'habit – une burkah n'est-elle pas un habit? – peut choquer encore plus! Laurent a apporté aujourd'hui la démonstration que "le scandale est là où le premier venu affirme le voir". Alors que Dieu, en ouvrant le premier les yeux sur sa création, avat vu qu'elle était bonne, l'artiste ajoutant que, par la même occasion, il en avait cessé d'exister.

Pure provocation? Recherche de médiatisation? Non! Voilà plutôt un travail méthodique qui pousse jusqu'à l'absurde les limites assignées, la frontière entre la réalité et ce qu'elle devrait être.


Photo: Laurent d'Ursel



Info:




Le projet plâtre de la fontaine "La Déesse du Bocq", tel qu'il est reproduit dans la Monographie de Saint-Gilles de Fernand Bernier (1904). L'ensemble statue/socle/fontaine devait atteindre 12 mètres de hauteur. La "Déesse du Bocq" de Saint-Gilles aurait été plus grande que le Brabo! Jef Lambeaux est mort avant d'avoir terminé son travail, au grand dam de la commune!

Arié MANDELBAUM

"A travers le trou de la serrure"
2008
Papier marouflé sur toile
Tempera ou technique mixte
149 X 216 cm
(Photo: Vincent Everarts)

Sexe, subversion et politique

L'artiste doit-il définitivement faire son deuil des politiques de notre pays? Combien de dizaines d'années a-t-il fallu attendre avant que la Belgique se dote enfin d'un musée d'art moderne? Et que penser de l'incroyable mésaventure arrivée aux "Passions Humaines"?



(Photo: Philippe Leclercq: "Séduction", un fragment des "Passions Humaines")

Trop longtemps celles-ci sont restées cachées au public. Quelques amateurs-voyeurs venaient parfois coller leur œil au trou de la serrure. Et chacun d'y voir ce qu'il voulait de l'œuvre… Séduction, ivresse, viol, suicide… Est-ce pour cette raison que "A travers le trou de la serrure" est avant tout une vision personnelle, même si aussi sexuelle que l'œuvre de Lambeaux? Arié Mandelbaum n'a évidemment pas refait un morceau de la sculpture: la demande "Amusez Lambeaux" est arrivée à point nommé pour donner corps à un accouplement qui germait déjà dans la tête d'Arié.



Ce qui a aussi séduit le peintre dans le projet Amusez Lambeaux? Le sentiment de subversion que laisse présager la réunion des diverses personnalités d'artistes et de plasticiens qui gravitent autour du projet, le coté "soufre" de l'expo.


Photo: Philippe Leclercq

Jacques CHARLIER

"Télescopages"
2008
Photographie (tirage papier encollé sur carton)
Photographe: Alain Breyer
Dimensions 30 X 40 cm
Tirage: 2 exemplaires


Aujourd'hui, le vrai scandale est ailleurs!

Enthousiasmé par l'urgence du concept "Amusez Lambeaux", Jacques Charlier a tenu à participer à notre beau projet, malgré son agenda très chargé. Il nous a demandé de venir le photographier au Parc de la Boverie, près d'une œuvre de Lambeaux qui lui est chère entre toutes: le Faune Mordu, signé Jef Lambeaux van Antwerpen (1903).



La ville de Liège avait acheté son faune à Lambeaux en dédommagement du préjudice subi par le sculpteur suite à la censure croquignolesque de l'exposition universelle en 1905. A l'époque, Lambeaux s'était défendu en ces termes: "Plaignons ces tristes personnages qui, dans la patrie de Rubens et de Jordaens, ne peuvent voir un nu sans que leur imagination maladive entre en travail!"



Mais aujourd'hui qui s'offusque encore d'un faune pinçant le téton d'une nymphe et se faisant mordre l'oreille en retour? Autrement dit, qui se déplace encore pour voir Lambeaux? Le scandale n'est plus ce qu'il était! Veut-on que le public d'aujourd'hui s'intéresse à Lambeaux? Montrons-lui une image scandaleuse d'aujourd'hui, une image forcément médiatique! Et pourquoi pas Jacques Charlier dans la pose d'un terroriste nationaliste (belge!), cagoulé et menaçant?



Texte: Philippe Leclercq

Michel THUNS

"Passions Humaines (suite 2008)"
2008
Huile sur bois
1,22 X 2,44 m hors cadre - 1,28 X 2,50 m avec cadre


Une peinture du corps qui nous enchante

Qui contesterait que la Belgique s'occupe très mal de ses artistes et de ses talents? Heureusement, la peinture de Michel Thuns évite de s'enliser dans une quelconque revendication politique. Chez lui, le travail du peintre est resté celui d'un "enchanteur".

En peignant "Passions Humaines (suite 2008)", Michel n'a pas dévié de ce beau chemin. Son projet "Amusez Lambeaux" tient une place cohérente dans son cursus d'artiste occupé par une revisitation inlassable du travail sur le corps. Avec une peinture réactive à de nouvelles visions introspectives inédites, dont celles que nous offre l'imagerie médicale, et qui lui font prédire d'infinies variations picturales…


Un corps que Michel se plaît parfois à rendre illisible, comme dans cette série où il transforme les langues et clitoris en traces de peintures tellement stylisées qu'elles en restent sibyllines. Ici, le corps grandeur nature d'une bacchante sculptée par Lambeaux apparaît délicieusement lisible. Même si Michel n'a pas hésité à le bousculer et à le renverser pour lui offrir une étreinte en suspension que nous devinons enchanteresse.

Texte: Philippe Leclercq
Photo: Michel Thuns

Amusez Lambeaux, een programma tentoonstelling

Het eerste project van de vzw Musée Jef Lambeaux Museum, de tentoonstelling van hedendaagse kunst "Amusez Lambeaux", ging eerst en vooral op zoek naar een sprekende naam. We beschouwen deze titel tegelijk als een creatieve briefing en als een manifest! Maar wat zijn de ideeën, de vaststellingen achter deze visie?

(foto: fragment uit "De originele versie van Brabo" van Maïeu)

Een ludieke dimensie

Het zal meteen duidelijk zijn dat het project "Amusez Lambeaux" een ludieke dimensie meekrijgt. Vanaf 1 december kan het publiek oordelen over de stukken die 33 hedendaagse kunstenaars op ons verzoek inleverden. Pure esthetische emoties voor sommigen, heerlijk subversieve boodschappen voor anderen... Stuk voor stuk gaven ze het beste van zichzelf om een visie over te brengen, te herinneren aan de huidige aanwezigheid van Jef Lambeaux.

(photo: "Jesus and company" van Stephen Sack)

Naar de creatie van een "a-museum"

Bezoekers met herinneringen aan de Grieks-Latijnse zullen het ontkennende alfa voorvoegsel herkennen in het woord "a-musez". Hiermee verwijzen we naar het ontbreken van een Jef lambeaux museum in St-Gillis. Voor ons kan er niet genoeg herinnerd worden aan het niet-bestaan (om welke redenen dan ook) van een museum ter ere van de grote beeldhouwer. Onze vzw wil dit museum alsnog uit de grond stampen aan de hand van een origineel project.

(foto: "Portrait of the Great Sculptor as a young man" van Nina Rodriguez-Castinado)

Jef Lambeaux, 100 jaar later

Maar waar? Het gebouw met het atelier van Jef Lambeaux, waar het museum zou moeten ondergebracht worden, werd afgebroken door de gemeente. Vanaf 1990 organiseerde Albert Eylenbosch, een verlichte geest (en OCMW-voorzitter), een grote retrospective rond Jef Lambeaux in het stadhuis. 18 jaar later is de tijd wellicht rijp om een stap verder te zetten. Dat was ons doel toen we de gemeente wezen op het belang van een viering van de 100ste verjaardag van het overlijden van Jef Lambeaux. We stelden hen meteen "Amusez Lambeaux" voor, een tentoonstelling van werken van Jef Lambeaux én van hedendaagse kunstenaars.

(foto: "Télescopages" van Jacques Charlier)

Lager onderwijs, universitair onderzoek

St-Gillis bouwde verder op ons idee en wenste tevens een Jef Lambeaux retrospectieve met wetenschappelijke onderbouw te organiseren. Maar hoe kan een universitaire studie eer betonen aan een genie, dat nauwelijks zijn lager onderwijs afmaakte? Wij meenden dat het misschien nuttig kon zijn enkele historische raadsels te ontsluieren, waarvan het antwoord stof verzamelde in de archieven. Lambeaux komt jammer genoeg zelden aan bod in verhandelingen en eindwerken. Hij zou vandaag wellicht trots en ook geamuseerd opkijken van zoveel aandacht.

(foto: "Straatman" van Angel Vergara)

De moderniteit van Lambeaux

De schandalige Lambeaux, de erotische Lambeaux, de provocerende Lambeaux, de gecensureerde Lambeaux, de onbegrepen Lambeaux, de grappenmaker Lambeaux, de verloren Lambeaux… de teruggevonden Lambeaux? Vandaag heeft Jef Lambeaux in elk geval 33 kunstenaars geïnspireerd tot energieke en veeleisende inspanningen, het resultaat van creatief onderzoek. Een vruchtbare dialoog ontspint zich tussen de grote beeldhouwer en de hedendaagse kunstenaars. Er bestaat geen betere manier om de moderniteit van Lambeaux in de verf te zetten.

(foto: fragment uit "Homo Universalis MMVIII" van Raphaël Opstaele)

Amusez Lambeaux: een primeur

De foto’s bij dit artikel lichten alvast een tip van de sluier op van de tentoonstelling "Amusez Lambeaux". Het gaat slechts om fragmenten. Nog enkele dagen in spanning afwachten en dan kan het tentoonstellingsevent van start gaan. De tento loopt gedurende drie weken van 1 tot 21 december 2008 in het Volkshuis van St-Gillis. Onze doelstelling is duidelijk: de enorme energie die Jef Lambeaux bij de kunstenaars opwekte aanwenden als springplank voor de toekomst en voor het project van vzw Musée Jef Lambeaux Museum!


Voor alle inlichtingen:

Philippe Leclercq
Coördinatie
vzw Musée Jef Lambeaux Museum
Savooistraat 38
1060 Sint-Gillis
TEL 02-537 72 48
GSM 0498-62 97 32
FAX 02-537 70 03

Frank MAÏEU

"De originele versie van Brabo"
gelijmd keramiek
2008
Zonder sokkel: hoogte: 55 cm – breedte 25 cm

Frank Maïeu restaureerde het origineel van Brabo!

De pers bracht enkele maanden geleden niet bepaald massaal verslag uit van de werkzaamheden aan het politiecommissariaat van de Antoine Bréartstraat. Er vond nochtans een vreemd voorval plaats met Pasta Donkerbosch, een jonge migrant en arbeider, in de hoofdrol.

Pasta moest van zijn baas met een houweel een steen vernietigen in de kelder van het gebouw. Toen hij aan het werk ging beleefde hij de schrik van zijn leven. Een stuk van de steen stortte in de diepte en Pasta kreeg een berg stront over zich heen, die zich reeds meer dan 100 jaar opeenhoopte!

Nadat hij een beetje bekomen was, stelde Donkerbosch vast dat hij op een oude beerput was gestoten. Met zijn houweel bevrijdde hij de inhoud en legde hij tegelijk de restanten van een oud beeld bloot. Pasta nam de stukken mee naar huis, waar zijn vrouw weinig enthousiast reageerde, gezien de geur die het goedje verspreidde. Dus besloot Donkerbosch alles te verkopen aan een antiekhandelaar uit de Marollen om een centje bij te verdienen.



Hier verschijnt de Antwerpse keramist Frank Maïeu op het toneel! Op een mooie zondagochtend trekt Frank naar het Vossenplein (Brussel), wanneer hij in een stalletje stukken van armen en benen ontdekt. Hij koopt alles voor een prikje. Pas terug thuis beseft hij dat hij een authentieke Jef Lambeaux gekocht heeft.

En wat voor één! Het origineel van "Brabo", dat iedereen verloren waande. Het Antwerpse schepencollege vond de eerste versie destijds te obsceen en weigerde ze. Lambeaux herwerkte het ontwerp tot de Brabo die we vandaag kennen! Frank Maïeu restaureerde voor ons deze schitterende getuige van het talent van Lambeaux. Een ontdekking, die de grootste kunsthistorici ongetwijfeld zal interesseren.




(vertaling: Jan Jacobs)